Pendant trois jours, du lundi 28 au mercredi 30 décembre 2020, les recteurs et directeurs des études nommés

dans les cinq dernières années au sein des établissements tenus par les pères jésuites se sont réunis autour du Père Délégué du Père Provincial pour l’Education. Il y avait au total 16 participants dont deux religieuses du Sacré-Cœur qui ont participé à l’une ou l’autre séance. Les autres participants sont entre autres les Pères Bindanda sj (D.E. Itpk), Bonane sj (Recteur Sadisana), Dhedya sj (Recteur Itpk), Gipalanga sj (D.E. Alfajiri), Kalubi sj (Délégué), Kambundi sj (D.E. Kubama), Kineni sj (D.E. Boboto), Lukanga (Directeur EP2 Boboto), Lundemba sj (D.E. Ntemo), Mafuta (Directeur EP1 Boboto), Mvula sj (Recteur Bonsomi), Nsiala (Diecteur EP3 Boboto), Sumunyi sj (D.E. Sadisana), Tika sj (Recteur Boboto).

Deux thèmes furent traités le premier jour. Dans la matinée les participants ont suivi les exposés sur les mémos de différents collèges. Chaque collège, par son Recteur ou son Directeur des études,  a présenté brièvement sa spécificité, ses joies et peines, ses ombres et lumières ainsi que la manière dont le collège est géré sous le régime de la gratuité. En général, il ressortait de chaque prise de parole que nos collèges restent jusqu’à présent des écoles de référence dans les différents milieux où ils sont implantés. Cependant trois réalités actuelles menacent avec virulence la qualité de l’éducation jésuite en RD Congo. Premièrement, la vétusté des infrastructures et le vieillissement du corps éducatif. Plusieurs de nos collèges sont dans un état de délabrement, et faute de soutien financier adéquat, tendent à s’écrouler petit à petit. Bon nombre du personnel a également atteint l’âge de la retraite surtout dans nos écoles primaires mais l’Etat ne les pensionne pas. Ceci rend difficile leurs remplacements dans le régime de la gratuité. Force est cependant de reconnaître que, malgré leur âge avancé, ils sont pour la plus part très engagés et compétents dans leur prestation, qualités que l’on retrouve difficilement chez les jeunes instituteurs.

La deuxième difficulté qui affecte nos collèges aujourd’hui réside dans l’application du principe de la gratuité dans les écoles publiques du pays. Telle qu’elle est vécue maintenant (sans salaire adéquat et sans frais de fonctionnement conséquents alloués aux écoles), la gratuité porte une entorse à la qualité de l’éducation. Les enseignants qui étaient autrefois engagés et pleins d’engouement dans l’exercice de leur fonction sont aujourd’hui démotivés et n’hésitent pas à faire le cumul des fonctions afin de joindre les deux bouts du mois. Des pratiques de la corruption guettent aux portes de certains de nos collèges.

La Covid-19 est la troisième difficulté que tous nos collèges rencontrent actuellement. Le confinement a fait manquer près de quatre mois de cours. La fin de l’année a été comme un atterrissage forcé et les évaluations de fin d’année ont conduit à des salles de classe sursaturées. La nouvelle année scolaire 2020-2021 devrait commencer par combler le retard de l’an dernier. L’année en cours a déjà connu des périodes d’arrêts des cours. Il y a une difficulté à couvrir l’essentiel de la matière de l’année scolaire. A ces deux réalités, s’ajoute l’interdiction d’organiser les activités parascolaires comme mesure barrière, activités qui pourtant contribuent à la formation intégrale de nos élèves.

Dans l’après-midi, le Père Dieudonné Tika sj, recteur du Collège Boboto a présenté la description des postes dans un collège jésuite. Il a présenté les tâches que doivent remplir les différents membres de la direction : Chef d’établissement, Directeur des Etudes, Conseiller Pédagogique, Directeur de Discipline, Animateur Spirituel et le secrétaire dans un collège jésuite. Il a par ailleurs insisté sur le fonctionnement des structures de gestion d’un collège : conseil de direction, conseil de gestion et conseils de disciplines.

Le deuxième jour de la rencontre a été consacré aux exposés sur les visites de classes, les inspections, et la politique et les procédures de protection de l’apprenant contre les abus. La matinée a commencé avec l’exposé du Père Kalubi sj sur les visites de classe. Il a martelé que ces dernières sont les moyens sûrs qui donnent une idée sur la valeur réelle et professionnelle d’un enseignant. Il revient au Chef d’établissement et à son adjoint de s’adonner aux visites de classe. Durant la visite, ces derniers doivent observer un code de conduite qui préserve l’autorité de l’enseignant devant ses élèves. A la fin de la visite, ils échangeront avec l’enseignant visité pour écouter son autoévaluation, lui communiquer les points positifs ainsi que les points à améliorer dans ses pratiques enseignantes.

Dans la suite de la matinée, l’inspecteur chef de pool de la Gombe, monsieur Arthur Mabuna, a présenté les trois gestions d’un Chef d’Etablissement : gestion du patrimoine, gestion administrative et gestion pédagogique. Il a commenté en effet le C2 qui résume plusieurs fiches de contrôle.

Dans l’après-midi, les participants ont échangé sur la politique et les procédures de protection de l’apprenant contre les abus. Suite à des divergences rencontrées, le texte a été renvoyé à chaque collège pour des amendements et des enrichissements après lectures d’autres documents utiles. Un texte commun à tous les collèges jésuites en RD Congo pourrait être mis sur pied pour une durée déterminée et ad experimentum. En ce qui concerne l’Angola, il a été proposé qu’un deuxième texte à part soit rédigé en intégrant les éléments propres à la Constitution et aux Lois de ce pays.

Au cours de la matinée du troisième jour de la rencontre, les participants ont suivi deux exposés. Le premier, présenté par le Père Yves Gipalanga sj, directeur des Etudes au Collège Alfajiri, a porté sur la tenue des documents pédagogiques de l’enseignant et de l’élève. Ces documents sont les supports qui permettent à l’enseignant de bien structurer sa leçon et d’évaluer à la fois ses élèves et lui-même. La bonne tenue de ces documents, a renchéri le père, garantit la valeur pédagogique de l’enseignant. Le deuxième exposé de la matinée, présenté par le Père Kalubi sj, a porté sur la préparation aux épreuves nationales de l’Examen d’État. Ces épreuves qui sanctionnent la fin des études secondaires sont à bien préparer dès le début de l’année scolaire en tenant de façon harmonieuse tous les documents relatifs aux épreuves nationales de l’examen d’Etat. Le père Kabuli a montré comment se remplissent les différentes fiches et grilles de l’Examen d’Etat, comment se composent les épreuves, et comment elles sont corrigés et délibérées. La renommée de l’école, a insisté le père, n’assure pas l’obtention du diplôme. Il a remis à chaque collège les performances des finalistes de l’an dernier pour leur permettre de cadrer les réussites à venir.

Dans l’après-midi de ce même jour, les participants s’étaient rassemblé dans la salle habituelle, non pas pour traiter des Préférences Apostoliques Universelles comme le prévoyait le programme, mais pour faire une évaluation des trois jours de travail. Prenant la parole à tour de rôle, chacun a présenté les points positifs, les points à améliorer ainsi que quelques propositions pour rendre ce genre de rencontres encore plus fructueux.

Ce n’est qu’après un verre partagé dans la soirée sur le balcon du SERVICO, que les participants à la réunion se sont séparés, consolés d’avoir fait ce travail en commun qui marque l’union de nos institutions.

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